huber.huber – Stolen souls, 06.09 – 26.10.2019

Pour leur deuxième exposition personnelle à DuflonRacz Bruxelles intitulée  Stolen Souls, le duo d'artistes suisses huber.huber présente de nouvelles œuvres.

L'exposition s'articule autour d'un groupe de sculptures.

Des numérisations haute résolution d'ailes de papillons imprimées sur de la soie sont drapées sur des stèles en miroir. Chaque paire d'ailes obscurcit partiellement l'image miroir.

Cette installation légère et poétique renvoie au thème artistique récurrent de la métamorphose ainsi qu'au concept de l'âme. Le miroir peut être lu comme un symbole de vanité et de conscience de soi, deux propriétés profondément humaines. Dans les cultures de l'antiquité, l'image du miroir était considérée comme le reflet de l'âme d'une personne, dans laquelle l'âme pouvait être capturée. Aujourd'hui encore, certaines personnes voilent les miroirs des maisons des défunts, craignant que les âmes des morts, attirées par leur réflexion, ne s'attardent parmi les vivants.

Ces foulards en soie de 180 centimètres de long sont constitués de fils de presque 900 mètres issus du cocon produit par le ver à soie du mûrier. Les gens peuvent s'y envelopper, et donc comme le papillon, se camoufler, duper ou se mettre en garde avec des couleurs magnifiques.

Les dessins au fusain traitent de l'appropriation de la nature par l'espèce humaine.  La série "Essences" est constituée d'essences florales contenues dans des flacons de parfum. Dans la nature, les fleurs attirent les insectes pour la pollinisation, mais l'odeur sert aussi à repousser certains prédateurs. Depuis plus de 6000 ans, les êtres humains appliquent des parfums naturels pour changer leur propre odeur corporelle. Par l’usage de géranium, jacinthe, jasmin, lavande, muguet, mimosa, néroli, osmanthus, rose, tubéreuse, violette ou magnolia, les hommes ont manipulé leurs odeurs corporelles individuelles, les miroirs olfactifs de leur profil génétique.

Habituellement, l’image somptueuse des fleurs célèbre la beauté de la nature, mais ce que le dessin n’indique pas est qu'il y a eu une interférence humaine à l’œuvre. En effet, des chercheurs Japonais ont ajouté à ces chrysanthèmes les gènes des pois bleus (clitora ternatea) et des cloches de Canterbury (campanula medium), de sorte que les fleurs fleurissent en bleu vif plutôt que dans des nuances de rose.