Nous sommes fiers de pouvoir présenter pour la première fois à Bruxelles deux artistes Suisses de renommée. L’exposition crée un dialogue entre les sculptures en bois de Max Roth (*1954) et les peintures ainsi que les impressions digitales de Ka Moser (*1937). Les deux artistes on crée une œuvre impressionnante et caractéristique aussi bien dans leur façon de traiter les matériaux et médias respectives que dans l’expression fondamentale de la condition humaine.

Max Roth

Chacune des sculptures de Max Roth est réalisée à partir d'une seule pièce de bois massif. Travaillant à la tronçonneuse, il enlève du volume pour créer une sculpture définie par ses espaces négatifs. Le bois est façonné par l'artiste pour définir et contenir ces vides, les rendant visibles au spectateur.

Les vides s'imbriquent les uns dans les autres et avec l'espace d'exposition environnant. Les sculptures évoquent fréquemment chez le spectateur des formes architecturales . Bien qu'elles ne soient pas en pierre, l'artiste décrit ses œuvres comme des "sculptures monolithiques", en référence à l'architecture monolithique de sites comme Ellora (Inde) ou Petra (Jordanie) : des complexes sculptés directement dans la roche environnante.

 Roth clarifie son intérêt pour le vide en se référant à trois formes archétypales : le bol/pot, la maison/résidence, le bateau. Ce sont tous des conteneurs construits autour d'un vide qui détermine leur fonction, mais qui a aussi une dimension métaphysique.

Ces vides deviennent des réceptacles pour les idées et les interprétations. Les sculptures de Max Roth explorent donc les principes fondamentaux de l'activité et de l'expérience humaines.  Elles paraissent paradoxales et ambivalentes, nous incitant à rompre avec notre regard ordinaire et à accorder plus d'attention à l'espace « vide », y chercher les cavités significatives au cœur des choses.

Max Roth, né en 1954 à Berne, vit et travaille à Uettligen près de Berne.Parmi ses régulières expositions en Suisse figurent une exposition personnelle au Musée Franz Gertsch, Berne (2007), et des commandes de sculptures dans l'espace public à travers la suisse

Ka Moser

La pratique de Ka Moser oscille entre peinture abstraite, musique et images numériques. 

À la fin des années 1980, après une décennie au cours de laquelle elle se produisait en tant que pianiste, Moser est revenue aux arts visuels par le biais d'un texte clé qu'elle appelle son "poème de couleur", une séquence de dix couleurs qui depuis n'a cessé d'influencer son exploration de la composition des couleurs . 

Moser commence souvent son travail en manipulant numériquement une photographie : en l'inversant, en la reflétant, en la dissolvant, en expérimentant l'échelle et la couleur jusqu'à ce que l'image soit complètement transformée. Elle produit ensuite ces images tantôt sous forme d'impression, tantôt sous forme de peinture à l'huile dans laquelle elle reproduit minutieusement les couleurs de l'oeuvre numérique.

Les images qui en résultent, souvent des versions du même motif original, se répondent les unes aux autres comme des fragments d'une composition musicale.

Chaque oeuvre dépend d'un jeu chorégraphié avec précision entre les différentes parties et le tout. L'effet d'ensemble n'est pas toujours harmonieux et équilibré - il y a aussi des angles morts, des dissonances, des contrastes et des zones floues qui contribuent à l'impact émotionnel des œuvres sur le spectateur. 

Ka Moser décrit son processus artistique comme un voyage de découverte, guidé à la fois par l'affect, l'intuition et une fascination pour la structure systématique.

Ka Moser, née en 1937 à Zurich, vit et travaille à Berne, où elle expose régulièrement à la galerie Duflon-Racz ainsi que dans des institutions comme la Kunsthalle Bern. En 2004, les éditions Fink ont publié une monographie sur son travail, intitulée "Das Farbengedicht".